Exposition “Nos pionniers francophones à Kamloops”

Créée en 1985 par des bénévoles de l’association, cette exposition est composée à l’origine d’une vingtaine de photographies et de panneaux explicatifs. Elle présente une série de portraits de pionniers francophones ayant participé à la fondation de la ville de Kamloops au début du 20e siècle.

En 2021, l’AFK a eu l’opportunité de renouveler l’exposition avec des photographies numérisées en haute définition par le Kamloops Museum and Archives. Elle est présentée dans le cadre de “Kamloops fête la Francophonie” en partenariat avec la Thompson Nicola Regional Library du 2 au 22 mars dans deux bibliothèques de Kamloops (Downtown et North Kam.) ainsi que sur notre site internet, sur cette page spéciale.

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Nos pionniers francophones

Les premiers explorateurs européens arrivent dans la région en 1811. L’un d’entre eux,  Alexander Ross établit un poste en mai 1812 du nom “Fort Cumcloups”. Ce dernier est alors accompagné d’un francophone nommé Boullard.

En 1813, la Pacific Fur Trading Company s’établit à Kamloops. Quelques mois plus tard, c’est au tour de sa rivale, la Compagnie du Nord-Ouest de s’installer au bord de la rivière (les deux sociétés fusionneront en 1821 pour devenir la Compagnie de la Baie d’Hudson).

L’officier en charge du premier poste de la CNO est un français nommé Joseph LaRocque. Il parcours la région de 1821 à 1825 avant de repartir dans l’Est et de prendre le poste de Directeur de la Région du Saint-Laurent. Il a été l’un des premiers a participé à l’exploration des environs et a installé une présence francophone dans la région. Cette installation a notamment été rendue possible grâce à l‘aide précieuse des membres de la communauté Secwepemc qui a permis aux commerçants de fourrures d’exercer leur activité lucrative jusqu’à la ruée vers l’or de la Vallée Fraser (à partir de 1858).


Le Père Le Jeune, portrait d’un missionnaire francophone

Parmi les premiers francophones arrivés de France et de l’Est du Canada se trouve un nombre significatif de missionnaires (prêtes, frères et religieuses). L’un d’entre eux, Père Jean-Marie Le Jeune arrive en 1882. En 1891, il devient recteur de l’église Saint-Joseph sur la réserve autochtone de Kamloops et en 1893 il est nommé supérieur de la mission de Saint-Louis, un poste qu’il assumera jusqu’en 1929. Réputé pour avoir étudié plus de vingt langues autochtones, il est connu pour avoir fondé le Kamloops Wawa, un journal sténographique traduit en langue Chinook, publié pour la première fois le 25 mai 1891. Ce journal regroupe des textes et chants liturgiques et permet au Père Le Jeune d’enseigner la sténographie et de répandre la foi chrétienne auprès des populations locales. Le Lac Le Jeune, dans le district régional de Thompson-Nicola, porte aujourd’hui son nom. 


Jean “Cataline” Caux

Jean Caux aussi connu sous le nom de Cataline, vient dans la région pendant les années 1860. Il habite dans les environs de Cache Creek et il devient rapidement l’un des transporteurs de cargaisons les plus célèbres des environs . Il suit partout les mineurs de la ruée vers l’or de la Valée Fraser. On dit qu’il peut transporter n’importe quoi, n’importe où. Il aurait même transporté un piano de Cache Creek jusqu’à Barkerville (environ 400km). Cataline est très honnête et n’essaie jamais de se sortir d’un contrat. Il lance le couteau avec expertise et possède une grande connaissance de la forêt et de ses produits comestibles. Il a aussi un trait de caractère très particulier : quand il prend un cognac, il en frotte toujours un peu dans ses cheveux en disant: “Un peu en dedans, un peu en dehors.” Jean Caux meurt à Hazelton à l’âge de 92 ans.

L’Association Historique francophone de Victoria a réalisé une très belle histoire contée et une biographie détaillée sur Jean “Cataline” Caux que vous pouvez retrouver ici : Jean Caux, dit Cataline par l’AHFV.


Émile Laforêt

Émile Laforêt arrive à Kamloops en 1881. Il travaille comme officier en charge de la comptabilité et des travaux administratifs à bord des bateaux à palettes. Il perd son emploi lorsque la chemn de fer s’installe dans l’ouest, contribuant ainsi à l’inutilité de ces bateaux. Il travaille ensuite pour le B.C. Express de J. F. Barnard. Il fait la navette entre Cache-Creek et Yale et, plus tard, entre Yale et Clinton. Il se rend à San Francisco en 1896 afin de travailler pour la Wells Fargo. Il n’y demeure pas longtemps. Il devient conducteur, un des meilleurs, paraît-il, de la profession. Après sa retraite, il continue à conduire, mais seulement dans les processions. Il donne, en 1933, une démonstration au Chicago World’s Fair. Il meurt en 1936, à l’âge de 69 ans.


Samuel Armour

Samuel Armour était un propriétaire de ranch et s’est établi, accompagné de son épouse, à Louis Creek. La famille Armour a déménagé à Kamloops en 1906 mais est retournée à Louis Creek trois ans plus tard afin d’établir un deuxième ranch.


Docteur T. W. Lambert

T. W. Lambert est l’associé du docteur Furrer en 1892. Il est très généreux envers l’hôpital Royal Inland. Il suggère, en 1895, la construction d’un sanatorium pour soigner les tuberculeux sur des terres de ranchs appartenant aux familles Tranquille et Cooney, au bord du lac de Kamloops. Ce projet devient réalité quelques années plus tard et le sanatorium ouvre ses portes en 1907. Aujourd’hui, Tranquille Farm Fresh est établie sur le site d’origine où l’on peut encore voir quelques anciens bâtiments de l’hôpital qui a fonctionné jusqu’en 1983, d’abord comme un sanatorium puis comme un hôpital aux différentes spécialités


Joseph Henri Napoléon Latremouille

Joseph Henri Napoléon Latremouille prend un bail sur la Maison Montréal (Montreal House) en 1899. Cet établissement est situé au coin sud-est de la rue Victoria et la troisième avenue. L’hôtel est réduit en cendres cinq ans plus tard et Napoléon en achète le terrain. Il y construit une auberge en briques. On l’ouvre en 1905 et, un ans plus tard, Napoléon vend son hôtel à un particulier de Vancouver (il sera renommé l’Hôtel Leland en 1907 ; aujourd’hui il s’agit de l’emplacement de la banque TD).

Joseph H. N. Latremouille lance, en 1902, la compagnie Kamloops Lumber en association avec Alfred C. Bouman. En moins de deux ans, l’usine brûle et Joseph se retire de l’association. Il déménage à Little Fort en 1908 et y ouvre, en 1913, un hôtel et une scierie. Il établit aussi une centrale électrique afin de fournir de l’électricité au village. Il meurt, âgé de 79 ans, en 1928. Son fils, J.E. dirige une diligence hebdomadaire entre Little Fort et Kamloops.


Jean Ernest Saucier

Jean Ernest Saucier est un homme d’affaires qui fait installer les premiers systèmes d’électricité et de téléphone à Kamloops. Toutes ses entreprises connaissent le succès. Il est le premier bijoutier de la ville. C’est un savant et inventeur pratique. Il amène son épouse à Kamloops en 1887 et fait installer une ligne de téléphone privée entre son commerce et sa résidence.

Grâce au succès de cette tentative, il fonde une compagnie avec, cette fois, 20 lignes de téléphone. Ses associés dans cette entreprise, Electric Light Company, sont J. McIntosh et W.T. Slavin. Les trois hommes font construire une centrale électrique et Saucier en est nommé le directeur.

Saucier éprouve, cependant, un échec avec le bateau à palettes Queen qu’il fait construire. Le bateau est mis à l’eau le 16 mai 1894. Il transporte de l’équipement de ferme et des briques depuis le haut de la rivière Thompson nord. Sept semaines après avoir été mis à l’eau, soit le 4 juillet, la chaudière du Queen éclate et le bateau est détruit au niveau des terres appartenant à Samuel Armour. Deux employés meurent dans cet accident : le cuisinier Joseph Priette et le pompier Joseph Rushond.

On raconte que Saucier a été le premier à voir la chaudière éclater. En effet, Saucier est couché sur un matelas dans la chaufferie quand il entend un bruit étrange. Il se retrouve aussitôt dans l’eau, toujours sur le matelas, et observe des gens et des débris qui volent dans les airs. On fait une enquête et on trouve que le Queen ne suivait pas toujours les règlements de sécurité. Le capitaine déclare que, selon lui, les soupapes de sûreté et les indicateurs ont été trouvés sans permission. Une vente d’huissier, causé par la perte du bateau, s’ensuit en 1895 et Saucier retourne au Québec.


Auguste Menanteau

Auguste Menanteau s’établit avec son épouse Antoinette un peu plus loin de Kamloops, au lac Edith et à Anderson Creek. Menanteau travaille, pendant un certain temps dans les mines d’or mais ne remporte aucun succès. Il tente aussi de transporter les cargaisons et finit par adopter, en 1872, sa profession originale : capitaine de bateau. Il travaille sur le bateau à palettes, le Kamloops. Puisque le moteur du bateau est très âgé, Menanteau monte des lignes jusqu’à la timonerie et conduit son vaisseau comme un cheval et calèche. Ce bateau remporte un énorme succès dans la région de Kamloops.

Mme A.L. Fortune est la première femme à embarquer sur le Kamloops pour faire une promenade. Quand le bateau arrive à sa destination, au bassin du Fortune’s Landing, on l’y attend avec des drapeaux et des sifflets, comme pour une fête. En 1880, avec le départ du capitaine Insley, Menanteau devient capitaine du Spallumcheen. En 1881, c’est à bord du SS Peerless qu’il navigue. Menanteau devient aussi l’associé des hommes d’affaires J.A. Mara, W.B. Wilson et F.J. Barnard. Son dernier bateau est le Selkirk, en 1896. Menanteau devient ensuite propriétaire d’un ranch. Il est mort accidentellement sur son ranch en 1905. Sa fille, Marie, est la première élève de l’Académie Sainte Anne, ouverte en 1880.


Les bénévoles de l’AFK ont réalisé un livret (daté de 1985) présentant d’autres pionniers francophones : pour le découvrir, cliquez ICI.