Écoresponsabilité numérique
Surfez « vert » l’écoresponsabilité
Si vous avez l’habitude d’aller vous promener dans les sentiers du mont Dufferin, vous vous êtes peut-être déjà demandé ce qu’était ce bâtiment entouré de clôtures et de barbelés. C’est un centre de stockage de données privé, mais c’est aussi une source de gaz à effet de serre. Voici une petite explication et quelques astuces pour une utilisation plus verte d’internet, et des vidéos bien faites pour résumer le tout.
Un centre de stockage de donnée
Cet édifice appartient à une entreprise privée spécialisée en stockage de données et abrite des serveurs permettant de conserver ces dernières. Elle travaille notamment avec l’Université Thompson-Rivers. L’ensemble des services offerts sont disponibles sur le site internet de l’entreprise, Equinix.
Ce type d’entreprises sont de nos jours très importantes afin de soutenir le développement économique. Le numérique occupe une place grandissante puisqu’il permet d’optimiser nos activités. Toutefois, bien que le monde virtuel soit un univers intangible, ses conséquences sur l’environnement sont réelles.
Virtuellement propre
Chaque interaction avec des appareils numériques connectés génère des données qui sont enregistrées, puis stockées dans un serveur. Ces serveurs sont alimentés en électricité toute la journée, et nécessitent d’être refroidis constamment par d’immenses systèmes de climatisation. En somme, chaque clic émet des GES. Il s’agit de l’un des plus grands enjeux environnementaux et sociaux liés à la navigation en ligne, puisque l’infrastructure nécessaire au stockage des données est très énergivore. À titre d’exemple, si les données générées était un pays, elles seraient les troisième plus grand consommateurs d’électricité au monde derrière les États-Unis et la Chine, respectivement.
De plus, les matériaux nécessaires à la fabrication des serveurs, de l’infrastructure numérique et de nos appareils connectés polluent. Les procédés d’extractions minières, par exemple, ont des coûts environnementaux et sociaux gigantesques. Les produits chimiques employés afin d’isoler les minéraux ont des impacts importants sur les écosystèmes. Dans certains pays, les normes de gestion des résidus miniers ne sont pas sévères, voire inexistantes. Ceci met en péril la santé des populations locales dans la foulée.
Enfin, si l’on inclut l’infrastructure et les autres composantes de l’industrie numérique, tels les appareils connectés, l’on atteint 5% des émissions de GES à l’échelle mondiale. Ce chiffre inclut à la fois l’ensemble des ressources nécessaires à l’industrie depuis l’extraction jusqu’à l’élimination des appareils numériques ainsi que les impacts générés par la destruction des conditions de vies humaines.
L’enjeu
L’enjeu avec cela est qu’il est prévu, bien évidemment, une augmentation des utilisateurs internet dans les prochaines années avec une démographie croissante comme celle que suit notre espèce.
Ensuite, le nombre d’appareils connectés devrait grimper aussi avec le nouveau phénomène du Internet of things, soit l’ensemble de tous les appareils connectés qui partagent nos quotidiens et qui devraient voir leur nombre décupler dans les prochaines années. Des frigidaires connectés, des systèmes de climatisation et de chauffage que l’on contrôle à distance, etc. Notre monde est de plus en plus connecté et les technologies se démocratisent davantage, facilitant l’accès à leurs services. S’ajoute à cela la connectivité 5G qui permet d’accélérer les connexions et la navigation sur le web, augmentant le débit de données en circulation.
Quelques astuces pour surfer plus vert
Face à tout ce gâchis, il ne faut pas se décourager. Il est possible de faire plusieurs petites actions afin de réduire son empreinte écologique numérique. En voici quelques exemples:
- Avoir recours à des outils qui analysent l’empreinte carbone de notre navigation internet tel que Carbonalyser. Ce type d’application vous permet de compter la quantité de GES générés par vos appareils connectés, à l’image d’une application qui calcule le nombre de pas que vous faites durant la journée.
- Télécharger le contenu que l’on écoute et ré-écoute plutôt que de l’écouter en streaming.
- Favoriser le wifi aux données internet puisque la navigation par l’entremise d’antennes cellulaire est beaucoup plus énergivore que les signaux émis par une borne wifi fixe.
- Faire le ménage dans son nuage numérique puisque l’ensemble des données enregistrées dans un nuage sont aussi stockées dans un serveur. Par exemple, les courriels, les documents enregistrés sur les plateformes comme google drive et OneDrive ainsi que les chansons enregistrées sur votre application de musique en streaming préférée.
- Faire le ménage de nos courriels.
- Éteindre les caméra lors des appels vidéos.
- Utiliser des navigateurs internet écoresponsables comme Écosia qui plante des arbres grâce à nos recherches internet.
- Être efficace dans l’envoi de ses messages, soit réduire le volume. Favoriser la qualité à la quantité.
- Désactiver la lecture en automatique et HD sur nos réseaux sociaux.
- Simplement diminuer notre consommation de contenu numérique.
Des vidéos pour résumer
Carbone est le média “environnement” de Radio Canada. Cette vidéo résume assez bien le contenu de cet article. Vous trouverez sur leur site de nombreuses vidéos de vulgarisation scientifique sur les enjeux du quotidien.
Pour les plus pressés, 60 secondes pour comprendre !
Références
https://www.youtube.com/watch?v=oQl2641mcII
https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/
https://www.equinix.com/data-centers/americas-colocation/canada-colocation/kamloops-data-centers
https://www.lefigaro.fr/sciences/quel-est-l-impact-du-numerique-sur-l-environnement-20210609
https://www.hydroquebec.com/a/decarboner.html
https://www.ledevoir.com/lire/589417/pour-la-planete-vaut-il-mieux-lire-sur-papier-ou-en-numerique